The Man with the Golden Gun

Publié l'année suivant la mort de Fleming en 1964, il est sujet à débat quant à savoir si ce roman a été effectivement terminé par Fleming ou retravaillé par d'autres mains. Il est clair qu'il manque le "vernis" made by Fleming des romans précédents...
Envoyé à la Jamaïque pour tuer Scaramanga, un tueur à gages, ce dernier a été averti qu'un espion anglais a été envoyé pour le tuer. L'idée de base promettait une aventure pour le moins captivante promettant beaucoup d'action.

Le roman tombe dans le western "spaghetti" assez vite ! "L'homme au pistolet d'or" exhibe son fameux Colt devant 007 "soufflant" un couple d'oiseaux apprivoisés. S'ensuit un grotesque "entretien d'embauche" car Bond tente d'infiltrer l'entourage de Scaramanga pour mieux l'éliminer. Ce subterfuge est tout à fait grotesque ! Une infiltration "commando" comme dans la nouvelle "The living dalights" aurait été plus appropriée vu le contexte. D'ailleurs ce roman aurait pu suffire sous ce format...Leiter est ainsi lui aussi infiltré...en réceptionniste de l'hôtel !

A la confusion générale s'ajoute le but de Scaramanga en Jamaïque. Il a un hôtel, investissement inattendu pour un tueur international mais depuis, Hollywood a produit des tueurs qui tuent le temps justement en tenant un restaurant, admettons donc que Scaramanga soit hôtelier ! Mais en faire un investisseur inquiet de voir s'il peut soulever quelques capitaux à titre personnel, en ravageant des champs de canne à sucre à la Jamaïque et des usines de bauxite au profit des soviétiques et cubains, on se dit que Fleming avait en effet des problèmes à tenir l'alcool ! Plusieurs espions sont là pour écouter Scaramanga faire son bad-guy dans le style de Mickey Spillane comme dans Goldfinger, le génie du romancier en moins...

Le lavage de cerveau que Bond à subit et qui sert de "relance" à ce roman puisque Fleming avait laissé Bond errant au Japon, était très bien pensé. Manœuvre typique des services soviétiques de cette période.
En revanche la séance de "tir au pigeon" entre Scaramanga et 007 est totalement futile et renforce l'idée que la forme de la nouvelle, courte et directe aurait mieux convenu.

Selon moi, le film si décrié par les puristes est bien meilleur que le roman. Tout est dit !

C'est un point de vue Bond77. Je le trouve assez sévère!
On a tort, je crois, de considérer cet ultime roman de Ian Fleming comme un testament raté de l'épopée bondienne. Il en est au contraire, me semble-t-il, la conclusion indispensable. Une conclusion mélancolique, certes, et plutôt avare en panache, mais qui, venant après "You Only Live Twice" comme tu l'as noté à juste titre, a le mérite de répondre à moult questions restées en suspens.
Passé un prélude quelque peu tempétueux avec "M", Bond s'envole ici pour la Jamaïque. Sa mission: dénicher un tueur professionnel nommé Francisco Scaramanga et l'éliminer. Ledit Scaramanga étant réputé infaillible, la tâche s'annonce délicate. De ces deux fines gâchettes, laquelle sortira victorieuse? Intrigue mince pour un roman et je suis d'accord à 200 % sur le postulat d'une nouvelle plus que d'un roman... bref dans lequel Fleming, à l'évidence, s'attache davantage à rendre l'atmosphère moite et langoureuse de sa chère Jamaïque qu'à nous tenir en haleine par de perpétuels rebondissements. S'y ennuie-t-on pour autant? Pas le moins du monde! Certains passages sont même passionnants du point de vue de l'évolution psychologique de Bond. Ainsi, dans les premiers livres de la série, celui-ci tuait volontiers de sang-froid et sans aucun scrupule. Je pense par exemple à une scène de "Live and Let Die" où il jette carrément un affreux dans une fosse à requins. Ici, la cuirasse du tueur implacable se fissure. A un moment donné, alors qu'il a l'occasion d'abattre Scaramanga, profitant que celui-ci ait baissé sa garde, Bond hésite, puis finalement renonce. C'est un peu comme si, sachant qu'il écrivait sans doute là son testament littéraire, Fleming s'efforçait d'humaniser son héros, d'en tempérer la froideur. Toujours est-il que cela donne un roman dense, un peu crépusculaire, dont le climat n'est pas sans rappeler certaines oeuvres de Somerset Maugham. Lequel était l'un des écrivains préférés de Fleming. Je pense que le film avec le retour de Peper et l'emploi d'un nain ridicule, rendant Goodnight stupide de surcroit n'a rien apporté de bon. Le rôle titre devait aller à Jack Palance, ce qui aurait déjà été un bien meilleur choix ! Mais c'est un autre sujet...

Deux jours que je bosse là-dessus Soit je deviens chiant à lire soit je suis trop concis...

Je ne recommanderais pas ce livre. Il commence très lentement, ce qui est peu commun chez Fleming. Il cherche l'inspiration c'est flagrant.
L'auteur continue encore et encore dans le détail sur chaque sujet inclus dans l'histoire. Important ou non, bon ou mauvais, les détails pullulent. Cela rend le livre difficile à suivre parce que vous ne pouvez pas rester concentré sur les choses importantes. Les déplacements de 007 semblent sans fin tant ils sont décrits !

Je trouve que mes collègues ont un peu "intellectualisé" le sujet !
L'histoire de "L'Homme au pistolet d'or" c'est Scaramanga avec son arme conventionnelle en or (quel mauvais goût !) qui veut déstabiliser les pays non-communistes par le biais des...matières premières ! Ce n'est pas franchement son domaine de compétence et je le crois trop limité pour envisager ce genre de complot. Il est issu d'un cirque et n'a manifestement jamais été particulièrement brillant autrement que dans le meurtre !
Par contre, sa bio est un morceau d'anthologie. Aussi intéressante que celle de Blofeld.
On retrouve l'association de malfaiteurs de Goldfinger sûrement là pour cautionner le complot...
Un bon point, la couverture de 007. Et son nom "Mark Hazard". Impeccable !