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Ce roman porte pour titre l'inscription gravée sur le Colt .45 offert à Fleming par Wild Bill Donovan.

Le second livre de J. Gardner après "Licence renewed".
D'emblée le livre commence comme dans les films par une action dans le style des PTS. 007 est engagé sur une mission : mettre fin à un détournement d'avion de ligne. Ce n'est pas le boulot du SIS mais ça fonctionne bien.
Au passage on notera que Bond est passé au flingue de concours avec le Heckler & Koch VP 70 et utilise une dague Sykes-Fairbairn, apanage des commandos. Ce pistolet ne ressemble en rien au dessin des couvertures des éditions Lefrancq soit dit au passage...



C'est le retour du SPECTRE et des décès exotiques qui m'a le plus emballé.
Les personnages féminins sont forts et très bien écrits, elles ont un vrai background. La fille de Leiter est une bonne invention de Gardner.
L'incertitude de la bataille du Colorado est vraiment tendue. L'intrigue rappelle par l'usage des satellites ce que sera Goldeneye.
En revanche, déguiser 007 n'est jamais une bonne idée...N'est-ce-pas monsieur Deaver ?

Un roman que je recommande avec une image "à la Brosnan" des grandes heures.

Mission Particulière, en français, m'a aussi séduit. Le retour du SPECTRE, mais l'incertitude à savoir si c'est Blodeld, un fils, un frère, une affaire de famille surgit dès la 25ème page de lecture. Un richissime Texan, Markus Bismaquer serait de mèche avec l'organisation criminelle. Le séjour de Bond dans le ranch texan est fertile en émotions, on a droit à tout : fourmis moissonneuses, un Grand Prix automobile (Bond pilote une Saab turbo vs une Shelby GT350), une poursuite en train. Un superbe roman.

C'est le second livre de Gardner que j'ai lu. Sur deux, c'est celui que j'aime le moins. M n'est pas comme on l'aime, le personnage est mal écrit. La Bond girl pourrait aussi bien être une silhouette carton et la bad girl est si prévisible que c'est ridicule et vite ennuyeux.

L'intrigue est risible, les méchants superficiels. Les détails techniques sont excellents parcontre , mais les personnages secondaires sont trop faiblement mis en scène. On nous parle des caractéristiques de leur personnalité plutôt que leurs actes et ils finissent par être des caricatures type de méchant de Bond films. Je sens que Gardner a trop cherché à coller aux films plus qu'aux romans passés. Icebreaker sera mille fois mieux écrit.

L'un de mes regrets concernant ce roman, c'est de ne pas l'avoir acheté en VO lorsque j'en avait l'occasion. Parce que niveau VF, lorsque 007 lance un "Scrogneugneux" (ok, il a mangé de la glace avant), ça jette un certain discrédit sur le roman.

Cependant, il s'agit d'un roman que j'ai effectivement bien apprécié, qui aurait pu donner une bonne adaptation (le "prégénérique" aurait fait un très bon effet, monté un peu comme l'est celui de Quantum of Solace). L'intrigue alterne les bons moments (les satellites, l'ascenseur, le NORAD) et certains qui paraissent un peu ridicules (la glace, le retournement de Markus). J'ai pas eu ce sentiment avec d'autres de Gardner : si certains points de Seafire et COLD Fall sont effectivement ratés, aucun ne me donne ce sentiment de ridicule. C'est un peu comme si Gardner avait utilisé ces éléments ramenant directement à l'enfance (la glace, le côté "enfant obéissant", le fait que Markus soit comparé à un ours à un moment ou autre du roman -quoique j'ai des doutes sur ce point, ça fait un bail que je ne l'ai pas lu, toutefois c'est l'image que j'en garde-) pour renforcer le côté terriblement efficace du procédé.

Le personnage de Blofeld est très bon, Gardner retranscrit bien le "non-visage" du chef du SPECTRE tel qu'il peut l'être au cinéma dans Bons Baisers de Russie et Opération Tonnerre.
Puis il symbolise tout en s'en moquant un peu la résistance de Bond au temps, en faisant de la fille de Leiter, ami et pendant américain de 007, l'une des Bond Girl du roman.

Pour conclure, je dirais que ce roman est une bonne entrée en matière pour "l'univers étendu" du James Bond littéraire : le fait que l'on puisse s'accrocher à des éléments connus qui viennent de l’œuvre de Fleming, tout en perdant le style de Fleming (le Bond de Fleming est mort avec lui, je ne pense pas qu'un auteur contemporain, de part les évolutions de la société et des esprits, puisse ressusciter le ou les cocktails Bond originaux) indique bien que c'est à la fois toujours le même James Bond dans la lignes et un autre, forcément différent de l'original. C'est exactement pareil dans les films.