Brokenclaw...Brokenclaw donc...
je pense que quelque part le long du chemin ce roman a quitté la route pour se vautrer dans le ravin.
Brokenclaw est d'une lecture rapide, amusante si on a envie de plaisanter avec notre icone, mais à la fin, il est décevant, et la fin elle-même est, à mon avis, le sommet du ridicule.
On dirait que Gardner s'est aperçu de l'incongruité totale du projet global et qu'il ait décidé d'y mettre un terme comme on arrache une dent, tant la fin est brutale.
Par exemple la relation entre Bond et "Chi-Chi" (un nom de code) est d'une rapidité qui frôle la pub "Axe" (Plus t'en met plus t'en a). A peine ils se connaissent, l'alchimie amoureuse fonctionne ! On est dans un Matt Helm avec Dean Martin...
Le final consiste à un affrontement avec Brokenclaw...parce qu'il veut sauver Chi-Chi, car "il ferait n'importe quoi pour elle". La mission, qui passe toujours avant tout pour
le vrai 007, ici elle passe après la fille. Et de loin !
Certes, Bond a pour habitude de sauver la demoiselle en détresse, mais ici il semble plutôt ringard, parce que l'amour et l'attachement ça marchait parfaitement dans OHMSS et CR, mais Fleming y mettait le machisme et le sentiment qui fait que James Bond est James Bond, pas de la sentimentalité et du politiquement correct. Chi-Chi serait-elle aussi exceptionnelle que Tracy ou aussi belle que Vesper ?...J'en doute !
Il n'y a vraiment pas beaucoup d'action non plus. C'est plus une forme d'enquête qu'une mission casse-cou digne d'un 00.
Le méchant avait du potentiel pourtant. Nous n'avons pas trop d'infos sur les plans et motivations de Brokenclaw, ils sont mentionnés et pris pour acquis point barre.
Je compose une critique un peu légère dans le ton parce que ce roman est totalement incongru et qu'aucun fan de Bond ne peut prendre cet opus pour digne de Bond.